La « fin du Chemin de Robert-Louis.. »
En avril 2015, nous avions fait une partie du Chemin de Stevenson : du Monastier sur Gazeille au Pont de Monvert en 8 jours de marche, et nous étions 8. Après une année de pause, nous reprenons le Chemin où nous l'avions laissé, il nous reste 5 jours de marche et nous ne sommes plus que 6 Michèle et Audette n'ont pas pu se joindre à nous.
Comme la dernière fois nous décidons de rédiger à tour de rôle une étape du voyage...Voici les 2 premières journées de marche par Suzelle puis Josette... (AMK)
Nous revoici (Anne-Marie K., Josette, Martine, Suzanne, Suzelle mais pas Odile qui obéissant à la médecine attend que son genou soit bien consolidé pour se mettre en marche réellement) dès 9h à attaquer une rude grimpette parmi les genêts en fleurs et les blocs de granit au-dessus de Pont-de-Montvert.
Il fait beau et déjà chaud...La montée est parfois pénible (de 880m à 1100m... en 1,7 km !) à flanc de falaise, sous le soleil mais le spectacle est magnifique : la petite ville avec son vieux quartier préservé, son temple, son église et la confluence de trois rivières étincelantes, dont le Tarn, entourée de montagnes vertes aux lointains bleutés nous ravissent.
Le Cham de l'Hermet (petit causse du « désert « ) arbore encore une construction typique, bergerie en pierres du pays. Plusieurs randonneurs nous dépassent (Eh ! oui ! Ils saluent même notre courage à Josette et à moi...! donc pas d'illusion, on nous classe dans la catégorie 3° âge...) car à cause du pont de l'Ascension, il y a un peu de monde.
Enfin la forêt nous accueille et nous offre de l'ombre. Tant mieux car la température monte comme en été et ne nous abandonnera plus durant ces 5 jours. Puis c'est le Champlong du Bougès, avec son gîte au toit de lauzes et plus au sud le Col de la Planette. Là une stèle rappelle qu'un des grands amoureux et baliseur des drailles de ces montagnes fut un Alsacien. On casse une petite graine ; notre GR rencontre celui, nouveau, d'Urbain V, pape français du XIV°s. né tout près de là et ayant séjourné en Avignon mais aussi à Rome.
Nouvelle montée bien raide. De curieux cairns bruns nous forcent à une photo de groupe.
Les hêtres deviennent omniprésents et nous nous recueillons au lieu dit « les 3 hêtres » d'où, le 24 juillet 1702 les Camisards, avec Abraham Mazel et Esprit Séguier à leurs côtés,partirent à 50 pour lutter contre la répression catholique louisquatorzième. Ils allèrent tuer l'abbé Chayla au Pont-de-Montvert.. Ce qui marque le début de la guerre
Les arbres au sommet sont rabougris à cause de leur lutte contre des conditions climatiques difficiles mais nous nous glissons sous leurs frondaisons et pique niquons au frais. Un mulot dérangé à notre approche se réfugie dans un vieux tronc et nous guette du coin de l'oeil ! Insaisissable à la photo : je n'ai pas la patience des photographes animaliers ! C'est bien un des seuls animaux rencontrés tout au long de notre trajet, en dehors des domestiques. Pourtant on nous promettait cerfs et même coqs de bruyère !Après une siestounette, nous repartons dans une chaleur forte malgré l'altitude: nous atteignons les 1421 m au Signal du Bougès.
Puis nous basculons dans les Cévenes schisteuses et une lande à calune (bruyère) s'étend devant nous « à perte de vue ».
Après une longue descente pleine de lacets et de sources ou points d'eau,
nous arrivons au gîte : il est archaïque à souhait (digne des années 50, disons nous). Odile nous y attend avec impatience car arrivée tôt dans ce hameau de 5 maisons tout au plus elle n'y a pas trouvé beaucoup de divertissements...
Suzelle avec des photos d'AMK
Deuxième jour, alléluia !
L'amie Odile randonna.
L'étape Mijavols-Florac s'avéra assez longue et chaude.
Au départ, une légère montée nous conduisit jusqu'au col du Sapet où nous rencontrâmes un des accompagnateurs d'un coureur qui tentait de faire le tour du Mont Lozère en une journée ! D'ailleurs, ce coureur, gendre de Jean Pierre Chabrol, le conteur cévenol, nous dépassa dans la matinée. L'histoire ne dit pas s'il a réussi à accomplir son tour.La descente vers Florac par une piste forestière fut longue mais heureusement le printemps était là : ancolies, cytises, orchidées...semblaient nous accompagner.
Nous vîmes aussi de petits édifices, maisons des 7 nains pour les unes, des 3 petits cochons pour les autres mais, en fait, des clèdes, séchoirs à châtaigne.
Ayant opté pour le GR 70, le pique nique se passa au pied de l'église de Bédoues, église fortifiée du 14ème mais partiellement détruite par les protestants puis au moment de la Révolution.
L'église abrite les tombeaux des parents d'Urbain V, 6ème pape français en Avignon, né en Lozère, à Grizac. L'église était fermée mais pas la charmante chapelle Saint Saturnin, du 12ème siècle, dont les murs sont couverts de fresques joliment colorées.
Vous aurez compris que Bédoues est un village catholique ; très proche et lié à Bédoues, c'est Cocurès qui est protestant.
La chaleur se renforçait et nous fûmes heureuses d'arriver au camping Val des Cévennes, à 1,5 km. de Florac, grand camping, au bord du Tarn (un camping, près d'une rivière......cela nous a rappelé quelques souvenirs !). Rappels vite oubliés car nous retombâmes (un peu) en enfance : ce sont des jolies cabanes en bois qui nous fûmes attribuées pour la nuit.
Josette, avec des photos de Suzelle et d'AMK.