Les 3 derniers jours
3ème De Florac à St Julien d’Arpaon.
Et que croyez vous que fassent six femmes sur le Chemin de Stevenson ? Elles visitent la petite ville de Florac , une sous préfecture, nous précise Suzelle
Elles dégustent des fraises sous des châtaigniers, font la sieste confortablement installées entre des bogues.
Elles bullent dans une piscine avec une eau à 30 degrés après une petite étape de 10 km.
Elles se posent mille questions sur de petits tubes blancs découverts sur des troncs de châtaigniers et interpellent même quelques randonneurs pressés de poursuivre leur chemin pendant qu’il ne fait pas trop chaud. Mais pas de réponses précises à ce sujet.
Au diner autour d’une grande table tout en longueur, l’hôtesse de notre hébergement propose aux 15 personnes de dire de quelle région elles viennent. Et là Anne Marie parle avec un couple de motards habitant Cabriès et découvre que la jeune femme a été son élève dans les années 80 au lycée Caucadis de Vitrolles… et qu’elle est déjà grand-mère (à 46 ans)
Tout est bien rythmé : chaque soir après le diner notre conteuse, Anne Marie, nous lit le récit de R.L Stevenson sur les étapes. Sauf ce soir là car trois d’entre elles sont allées contempler à quelques pas de notre gite les ruines d’un château magnifiquement éclairé et le croissant de lune.
Pas de soirée tarot non plus car demain une longue étape nous attend.
Odile.
4 ème étape - St Julien d'Arpaon – St Germain de Calberte
Ce sont 22 km qui nous attendent aujourd'hui avec le passage du Col de la Pierre Plantée à 1 106 m. Comme tous les matins, nous sommes sur le chemin dès 8h, meilleure heure, compte tenu des températures élevées.
Nous empruntons une ancienne voie de chemin de fer bordée d'un côté par la rivière la Mimente et de l'autre par un mur végétal composé de rochers agrémentés de marguerites, genêts, et autres ancolies et fleurs sauvages mauves, jaunes et bleues un véritable festival pour la vue mais aussi pour les parfums.
Nous montons régulièrement dans une forêt de pins très ombragée et rencontrons un homme seul avec son âne qui fait le chemin dans l'autre sens puis un groupe du même âge que nous .. mais ils portent leur paquetage sur le dos ! Admiration...
Nous sommes maintenant, comme l'écrit, R.L. Stevenson « au point culminant des deux versants, derrière moi, toutes les rivières allaient rejoindre la Garonne et l'Océan Atlantique, devant moi s'étendait le bassin du Rhône ; de là, comme des monts Lozère, vous pouvez voir la mer miroiter dans le Golfe du Lion ».
Nous ne verrons pas la mer mais un vaste panorama qui se découvre dans une succession de sommets aux couleurs dégradées du vert des châtaigniers au premier plan jusqu'au bleu plus profond pour les chaînes plus éloignées, le tout sous un ciel toujours pur.
Un petit loupé avant l'arrivée à St Germain et nous perdons le GR 70 que nous retrouvons assez rapidement par une route.... enfin, l'arrêt attendu dans une auberge pour un boisson fraîche où nous retrouvons notre comparse breton Jakès.
Ce soir, notre gîte est en plein centre du village. La veillée ne durera pas longtemps !
Martine, photos de Suzelle et Anne-Marie.
5ème étape : de St germain de Calberte à St Jean du Gard.
Et, pour nous, comme pour Robert Louis arrive « la dernière journée », nous faisons la même étape que lui mais pas à la même saison…
Les rues de St Germain, n’ont pas dû beaucoup changer depuis le passage de Stevenson, mais elles sont bien plus désertes car la population est 3 fois moindre aujourd’hui… Alors que « les gamins (l)’escortaient à distance respectueuse » que « les gens se retournaient pour (le) regarder ou sortaient sur le pas de leur porte… » nous n’avons rencontré qu’une dame qui, depuis son balcon, nous a fait admirer ses roses….
Il fait chaud dès le départ à 8h15, une bonne montée nous attend sur une petite route peu ombragée…
…nous passons devant une clède, petit bâtiment d’un étage servant autrefois à sécher les châtaignes. En bas, on entretient un feu de bogues qui doit fumer sans flamme et chauffer modérément mais continuellement. À l'étage, un plancher percé de trous supporte la récolte de châtaignes. Tous les jours, le feu est entretenu et les châtaignes retournées. Au bout de trois à six semaines, elles sont sèches (Wikipedia). Nous avons vu quantité de clèdes pendant ce parcours, elles sont souvent transformées en petites résidences secondaires…
Nous croisons un Avignonnais déguisé en Écossais et qui fait le Chemin à l’envers…
Stevenson a traversé Saint Étienne Vallée Française rapidement car il avait longuement déjeuné à St Germain…cette maison devait être en meilleur état quand elle l'a vu passer...
Il n’est que 10h30 et la chaleur nous accable, mais le plus dur reste à faire : la montée vers le Col St Pierre, d’abord sur un beau chemin cévenol bien drainé puis sur une petite route, est interminable…
Nous l’atteignons enfin, ce col, et profitons du confort et de l’ombre pour casser une petite graine et faire une sieste réparatrice.
Surprise ! Jakès, le copain Breton, que nous avons croisé chaque jour depuis le départ nous rejoint…
Nous quittons la Lozère pour le Gard et c’est la dernière descente, assez raide, vers St Jean, que nous ne verrons pas car notre gîte « à la ferme » est situé 2km avant.
Là, nous accueille Luc Boudet, éleveur de chèvres…
...la journée se termine par un bon dîner avec les produits de la ferme : pâtés d’agneau, lasagnes à l’agneau et fromages de brebis, suivi de quelques achats…
Après la lecture de la dernière journée de Stevenson nous goutons un repos bien mérité, non loin des petits agneaux et des bébés martinets…
Anne-Marie.