El desierto…
Le désert des Bardenas Reales est un parc Naturel classé Réserve de la Biosphère par l'UNESCO, très protégé, l’accès n’est autorisé qu’entre 8h et une heure avant la tombée de la nuit, camping et bivouac y sont interdits et la circulation limitée pour les voitures, mais aussi les vélos et les randonneurs, aux pistes balisées.
Après une heure de route depuis Pampelune, nous arrivons aux Cuevas de Valtierra où nous avons réservé notre hébergement. Ce sont des petits logements troglodytes très agréables.
Les bagages déposés, nous partons à la découverte de ce fameux désert en commençant par le site le plus proche du gîte : le monastère d’el Yugo, où la Vierge serait apparue, sur un joug, à un jeune berger. C’est un bel endroit calme – en dehors des pèlerinages – mais le monastère est malheureusement fermé en semaine.
Nous partons pour une randonnée courte, car c’est déjà le début de l’après midi, et nous constatons avec surprise et un peu de déception, que c’est bien vert pour un désert ! Partout autour de nous s’étendent des champs de céréales. Le chemin atteint le Portillo del Trillo, un col peu élevé qui marque l’entrée du parc.
La vue s’étend très loin et la piste que nous suivons apparaît désespérément monotone, nous la quittons pour un sentier plus engageant bien qu’aussi plat et rencontrons un troupeau de 1400 brebis et agneaux. Le berger nous explique que les champs que nous voyons sont des céréales, de l’avoine semble-t-il, pour la nourriture des moutons en hiver.
De fait les Bardenas sont une région d’élevage, et nous rencontrerons de nombreuses bergeries, parfois en ruines, au cours de nos balades.
Dès le premier soir nous nous rendons au bureau du parc pour préparer les rando des jours suivants, et là, 2èmedéception, nous apprenons que l’accès à plusieurs des circuits que nous avions prévus est interdit pour ne pas déranger les vautours et les aigles dont c’est la période de reproduction… Nous le savions, mais cette interdiction ne touchant que 6% du territoire, ça ne semblait pas bien important… Sauf que les sites les plus intéressants se trouvent justement dans cette zone, derrière ces plateaux.
Ceci étant, le relief des Bardenas est quand même très spectaculaire et le dépaysement assuré. Une plaine de 42000 hectares hérissée de collines tabulaires, de plateaux abrupts…
de cheminées de fées, comme le si étonnant Castildetierra, « château de terre », qu’on jurerait construit par les hommes… quand on l’aperçoit en arrivant par la piste.
Car l’approche des sites se fait par une piste carrossable, même pour notre voiture basse, nous parcourons d’assez longues distances, avant de la laisser, sous la garde de Gilles, pour nous lancer sur des chemins réservés aux piétons et aux VTT.
Ils sont toujours larges et assez plats mais nous découvrons des paysages insolites et variés : un sol creusé de cañons…
… de petits étangs égarés grouillant de grenouilles …
Il faut parfois passer un gué, car ce sol argileux retient l’eau. On comprend la formation du relief : "des sédiments ont été transportés par les fleuves et les rivières avant de se déposer dans des lacs, qui se sont peu à peu transformés en roche par compactage De vastes terrasses ont été dégagées par l'érosion. Le ruissellement de l'eau creuse les sols et crée de nombreux ravins: les barrancos" (Wiki).
De temps en temps un petit coin de végétation méditerranéenne ou une prairie fleurie, invitant au pique-nique.
Quelques monuments, rares, mais imposants comme cette statue du Pastor qui célèbre l’activité pastorale de la région… et de grandes bergeries qui prouvent que le désert n’est pas inhabité.
Un soir, sur le chemin du retour, descendant vers Arguedas, petite ville proche de notre gîte, nous traversons un champ de panneaux solaires, c’est une source importante d’énergie dans cette région. Au dessus de la ville d’anciennes habitations troglodytes attendent peut-être d’être réaménagées en gîtes, comme l’on été celles qui nous hébergent.
Le soir nous apprécions l’accueil de ce lieu : la terrasse pour l’apéro, bien qu’il fasse frisquet,
…le restaurant de Ruben qui nous sert du bon vin et des spécialités locales… enfin notre petit dortoir si propice au sommeil réparateur.
Le dernier jour, sur la route de Saragosse, nous faisons une dernière rando dans les Bardenas Negras, par opposition aux Blancas où nous étions. Enfin une « vraie » rando : un petit sentier, avec un dénivelé modeste (200m) mais une pente très raide...
... nous mène au sommet de la Peña del Fraile, d’où la vue s’étend sur l’ensemble des Bardenas. C’est superbe.
Mais nous redescendons vite car le ciel se fait menaçant, nous aurons juste le temps d’avaler un rapide casse-croute avant de nous réfugier dans la voiture pour éviter l’averse.
Cette virée dans les Bardenas valait vraiment la peine, malgré les petites déconvenues. Si vous y allez, choisissez plutôt l’automne : après les moissons, vous aurez des paysages plus désertiques (d’ailleurs les photos des sites sont toutes prises à cette époque) et vous pourrez vous balader dans les lieux qui nous sont resté inaccessibles…
AMK avec des photos de Gilles