Tras los Pirineos.
Partis d’Aix de bon matin, ce dimanche 22 avril, nous atteignons en fin d’après-midi - après quelques heures de voiture sans le moindre bouchon - la première étape de notre voyage derrière les Pyrénées : Pampelune, en plein centre du barrio antiguo. C’est sympa et décontracté, des jeunes discutent en buvant des bières, assis dans la rue.
La vieille ville est belle, tout près de chez nous se trouvent la cathédrale Santa Maria avec son superbe tympan et l’Hôtel de ville à la façade baroque.
Pampelune était un poste avancé de la couronne espagnole face aux Français (qui l’ont conquise en 1521) l’ancienne ville fortifiée, est entourée de remparts, que suit un chemin de ronde.
On y pénètre par le Portal de Francia… le tour de la ville offre des promenades agréables…
… jusqu’au parc de la Taconera, le plus ancien et le plus beau parc de cette ville très verte et aérée.
Un hôte célèbre, Hemigway, a séjourné plusieurs fois ici, il descendait à l’hôtel La Perla sur la plaza del Castillo, cœur historique de la cité.
C’était un aficionado des corridas et surtout de l’enciero - course de taureaux à travers la vieille ville qui a lieu à l’occasion des fêtes de St Fermin, le patron de Pampelune - qu'il l’évoque longuement dans un roman, Le soleil se lève aussi.
Autre fan de cette bousculade organisée, Yves nous entraîne dans une visite passionnante de la Plaza de toros. Josette s’essaie au maniement de la muleta qui se révèle très lourde ! Yves a fière allure en torero d’opérette. Il vous conseille, si l’encierro vous intéresse d’aller sur le net regarder des vidéos en tapant « encierro Pampelune », c’est impressionnant !
Après 2 jours de vadrouille, nous quittons cette ville agréable et vivante pour le désert des Bardenas, but de notre voyage, qui fera l’objet d’un autre message. Les 3 derniers jours de notre périple sont consacrés à Saragosse : sise sur les bords de l’Èbre et dont le monument emblèmatique est la superbe cathédrale d’El Pilar.
De l’antique Caesaraugusta, cité fondée par Auguste en 14 avant JC, elle garde quelques vestiges : un port, un théâtre antique, des thermes et des restes d’une muraille d’enceinte.
Occupée par les Arabes de 714 à 1118, Caesaraugusta est devenue Saraqusta, la plus grande ville musulmane du Nord de l’Espagne. Témoin de cette période, le splendide palais de la Aljaferia, résidence des rois arabes de 1039 à 1110.
Plus tard occupée par les rois catholiques, elle finira comme prison de l’Inquisition et abrite aujourd’hui le parlement d’Aragon.
L’influence des Arabes se retrouve dans l’art mudéjar, cette pratique typiquement espagnole est un prolongement de la décoration mauresque appliquée à des édifices romans ou gothiques, les résultats sont magnifiques…
Roman et gothique ont d’ailleurs été revisités par le baroque : la cathédrale San Salvador, dite la Seo, est un très bel exemple de ce mélange de styles : une mosquée qui avait remplacé un temple Wisigoth devint au XIIe siècle une église chrétienne qui subit de nombreuses transformations ; La Seo rassemble ainsi les styles gothique, mudéjar, Renaissance et baroque.
Non loin d’elle, par contre, la cathédrale Del Pilar est du pur Baroque, si la façade en est magnifique, l’intérieur fait plutôt penser à un hall de gare mussolinienne décoré en rococo… On prend en photo les petits enfants devant le pilier miraculeux apporté par la vierge du même nom… ce n’est pas gratuit et les familles font la queue pour faire photographier leurs chérubins, les voies du seigneur sont impénétrables !
Déambulation sur les bords de l’Èbre : fleuve capricieux aux crues redoutables, il n’était autrefois traversé que par le Pont de Pierre premier pont fixe construit au 14èmesiècle. Aujourd’hui la ville compte de nombreux ponts dont celui du 3ème millénaire construit pour l’Exposition Internationale de 2008 dont le thème était l’eau.
Cette exposition a donné naissance à un quartier moderne aux réalisations audacieuses, comme la Torre del Agua, et élégantes comme cette passerelle élancée.
Autre édifice contemporain, sur la Plaza del Pilar une belle fontaine moderne représente la carte de l’Amérique du Sud…
Tout près de notre appartement se trouvait la statue d’Agustina, une jeune héroïne, qui, en juillet 1808, aida les soldats, qui défendaient la ville contre l’attaque des Français, en leur apportant de l’eau et de la nourriture et comme tous les défenseurs étaient morts ou blessés, ramassant une mèche allumée elle tira au canon contre les assaillants… ici non plus les français n’ont pas laissé de bons souvenirs.
Nous avons sillonné les petites rues du vieux quartier, aussi animées, mais moins décontractées que celles de Pampelune : les gens ne s’assoient pas par terre, ils boivent debout devant des tonneaux.
Le soir on dîne dans les bars à tapas bondés et bruyants… et on pique un fou rireà la lecture de la traduction française de la carte : devinez ce que peut bien être « une souris de foie »…
5ème ville d’Espagne, riche d'art et d'histoire, Saragosse mérite plus qu’un détour et en 3 jours nous n’en avons découvert qu’une partie.
AMK