L’espoir de se revoir
Voir c’est bien, revoir c’est mieux, se revoir c’est merveilleux. Se revoir c’est toujours un espoir. L’espoir n’est noir que chez Baudelaire quand il a trop gouté aux paradis artificiels. Pour nous, c’est la certitude de se revoir. Nous sommes une trentaine, comme les jours du mois, comme les phases de la lune, comme la classe idéale, comme le meilleur de l’âge, comme les trente glorieuses. Nous sommes une trentaine de marcheurs, de rêveurs, de bons cœurs, parfois de râleurs.
Nous mettons en mouvement nos jambes et notre imaginaire et sans ouvrir les yeux nous voyons Anne-Marie K, entre Socrate et Epicure, distribuant aux péripatéticiens leur feuille de route, Gilles avec sa canne, sa casquette et un livre dans la poche,
Yves avec son bonnet qui n’est pas de nuit et ses rillettes qui sont du Mans.
Nous voyons Farida et ses délices d’Annaba, Alain, le beau Ténor tout en or,
les Burot avec leur sac à dos plein de gâteaux, Martine G née sous une bonne étoile et son génie de l’organisation, Martine A toute en douceur.
Nous voyons Janine en Allegro, Josette qui rêve en vert, Nicole qui ne nous oublient pas, les Mercadier qui nous manquent,
Anne-Marie A captant l’énergie cosmique, Michèle S vive et légère comme un petit oiseau, Hélène toujours sereine, Jean-Jacques qui s’imagine au cinéma,
Marie-Luce qui rêve d’être une grande marcheuse et de rencontrer un loup, Marie-Claude en pleine conscience, Carole qui pense à ses chats,
les Ange qui sont aux anges, les Court qui aimeraient marcher en musique,
Suzelle qui n’en pense pas moins, Marie-Christine toujours à l’heure et même en avance, Régine qui ne voit que des fleurs,
Maurice qui se fait rare, Odile modeste malgré la gloire de son nom
es Lebras au grand cœur,
et quelques autres qui viennent de temps à autre, selon l’état du ciel ou celui de leur désir.
Nous voyons aussi dans nos souvenirs celles et ceux qui nous ont quittés pour aller marcher un peu plus loin peut-être, sur des rivages encore plus beaux peut-être. On ne les oublie pas, ils restent avec nous, au creux de nos pas.
Jean-Marie.
…dont la modestie l’empêche de se citer dans cet hommage aux vadrouilleurs. Merci à notre commandant, guide émérite de si belles randos urbaines. À bientôt nos retrouivailles.
AMK