Jackie

18 octobre 2017

Les derniers arrivés dans notre groupe la connaissaient peu, voire pas du tout. Et pourtant sans Jackie la Grande Vadrouille n’existerait pas.

On peut dire, en effet, qu’elle en est la fondatrice : beaucoup d’entre nous l’ont connue par l’Eutonie et la Gymnastique Volontaire dont elle était l’une des animatrices et la principale organisatrice.

En plus des séances d’eutonie, elle menait des séjours de ski de fond dans le Jura ou le Vercors…

…et organisait des randonnées le dimanche.

Jackie était infatigable, malgré les nombreuses opérations qu’elle a subies, les drames familiaux qui l’ont frappée et dont elle se relevait toujours avec, semblait-il une énergie décuplée.

C’était aussi une inlassable voyageuse et une musicienne : flutiste et choriste, elle aimait nous diriger dans des chants qu’elle inventait pour les anniversaires, les fêtes.

Depuis plusieurs années, ayant dû réduire ses activités elle nous avait passé le relais pour l'oraganisation du ski et des randonnées, mais elle continuait à venir avec nous en balades…

Aux séjours de fin d’année, elle participait activement à l’animation de la soirée de la St Sylvestre.

Et nous ne sommes pas près d'oublier les danses qu'elle faisait apprendre à un petit groupe d'entre nous, même si nous rentrions épuisés de notre journée de rando, elle nous entraînait à répéter encore et encore !! Mais que de fous-rires devant les résultats obtenus ! Qui parmi les participants à ces réveillons pourrait ne pas se rappeler la soirée « Belle époque » avec « La troupe de Mlle Jackie » toute empanachée ? Ou les hommes sautant comme des diables pour la danse du Soleil, en « Amérique » !!(Suzelle)

Attentive et à l’écoute, elle nous faisait prendre conscience de notre corps de nos attitudes, nous aidait à «lâcher », à nous détendre…nous lui devons tous quelque chose dans ce domaine.

Elle incarnait une indomptable volonté de vivre, un optimisme et une gaieté qui lui ont permis de surmonter toutes les épreuves.

Sa dernière randonnée, elle l’a faite à l’été 2013, à 89 ans et demi, au WE à Barcelonnette mené par Suzelle, elle est montée au lac Verdet 2503m, 500m de dénivelé!

En décembre 20013 nous avions fêté ses 90 ans à Marseille, l’été suivant, à la suite d’une chute elle avait dû se résoudre à entrer en maison de retraite. Là elle a continué à travailler à son dernier ouvrage sur l’Eutonie et a tenu jusqu’à ce qu’il soit terminé. Ces derniers mois elle n’avait plus goût à la vie et nous a quittés ce jeudi 12 octobre.

11 2013' Marseille déc

Jackie écrivait, elle voulait avant tout achever son travail sur l’Eutonie, assise malgré l'effort que cela lui coûtait à une petite table à côté de sa chambre quand elle eu terminé de taper l'ouvrage, elle nous quitta.

Dans la maison de retraite son dernier refuge, je la revois dans le parc cheminant lentement s'appuyant sur son déambulateur, admirant la couleur de petites fleurs ou assise sur le banc goûtant les rayons de soleil s'intéressant à l'actualité, se battant pour pouvoir voter s'intéressant aux dernières sorties des Grandes Vadrouilles ou riant encore la dernière fois que je suis allée la voir. Jackie c'est moi que tu accompagnais. (Marie-Luce )

Le mot de la fin à Françoise Mercadier : Jackie restera toujours pour moi celle qui m'a enseigné la manière" d'attraper" les sensations, de les apprivoiser et de les comprendre pour finalement intégrer cette compréhension dans la vie quotidienne. Et ça, ça change tout...

Et comment ne pas admirer sa ténacité, son extraordinaire résistance devant les pertes et les maladies qui ont jalonné son existence. Quand je l'imagine maintenant je la vois debout face à la mer, "contre vents et marées".