LE DÉVOLUY : un week-end exsurgent
Vendredi 18 juin, 19 vadrouilleurs sont regroupés vers midi sur le parking des Gilardes, et déjeunent confortablement au bord de la Souloise. Nous voici à pied d’œuvre pour le départ de notre première randonnée.
Une randonnée expérimentale, une randonnée de DÉCOUVERTE, une randonnée sensationnelle. Tout est magique : d’abord l’« exsurgence » de la Gilarde rive gauche, écumante, puissante et mystérieuse. Une résurgence sort d’un cours d’eau aérien devenu souterrain, une source sort d’une nappe souterraine reposant sur une couche imperméable, une EXSURGENCE jaillit aussi d’une nappe souterraine mais exclusivement dans un milieu karstique où existe un réseau infiltré (boyaux, siphons, gouffres et ombilics…) exemple Fontaine de Vaucluse.
Ensuite, ce parcours des deux rives dans les gorges de l’Infernet (encore un), sur un sentier (balisé !) cheminant dans un sous-bois d’essences variées (hêtres), un léger souffle d’air frais s’ajoutant à une atmosphère pure, d’ombre et de lumière, le tout dans le fracas de la Souloise dévalant à nos pieds : Magique!
Puis, l’installation au gîte du Liéraver, un peu brouillonne compte tenu des changements de dernière minute, mais les rafraîchissements et les transats de la terrasse seront ensuite bien appréciables. Gîte simple, d’une décoration assez rustique, à la cuisine roborative dotée de desserts très appréciés.
Samedi 19 : LA GRANDE RANDONNÉE (après tout, il y a bien aujourd’hui « le Grand oral », « la Grande Table», « le Grand entretien », nous vivons une époque merveilleuse !). Une pour les modérés, très bien auto-organisés pour parcourir les Hauts de Saint-Etienne-en-Dévoluy, les gorges du Rif, et qui fut presqu’aussi belle et ardue que l’autre, parait-il.
La seconde emmène les enragés sur la Crête de la Baume pour un parcours d’environ 13 km et d’altitude résolument variée dûment validés par l’altimètre et le podomètre d’Odile !
Là aussi, les paysages sont remarquables : ce relief a la particularité d’être à peu près au centre du massif du Dévoluy et d’en livrer une vue à 360°. De plus, ce matin-ci, les grands sommets, l’Obiou, le Grand-Ferrand, le pic de Bure……sont voilés de nappes de brume atténuant un beau soleil et qui valent au paysage une touche grandiose et mystérieuse.
Descente par un raidillon caillouteux qui débouche sur un enclos, d'où quelques frayeurs dues aux patous (n'est-ce pas , Martine ? ) , et nous pique-niquons dans une fraîche clairière herbue et ombragée.
Le retour, avec vue sur la Joue du Loup, nous fait approcher du Bois de l’Auche que nous gardons pour une prochaine fois, et surplomber le défilé des Étroits et les Gorges du Rif.
Quelle ne fut pas notre émotion quand les deux groupes, au terme de leur parcours respectifs, se rejoignirent inopinément et se fusionnèrent dans un même élan pour rentrer au bercail...
Là, trois vadrouilleuses fêtant leurs anniversaires, nous préparent un apéritif presque dinatoire arrosé de champagne blanc et rosé s’il vous plaît ! Ce moment convivial est complété par la prestation percutante d'un duo masculin dans un pastiche du « Fais-moi mal Johnny » de M. Noël et B. Vian.
Dimanche 20 juin. Une randonnée dispersée. Nous avions convenu de partir de bonne heure faire tous ensemble une balade moyenne afin que ceux qui le désiraient puissent aller voter. Et puis les diverses prévisions météo n’étaient pas encourageantes sauf celles de Météo France qui ne prévoyait pas plus grave que de « rares averses ». D’aucun pensait qu’il suffirait, avec un peu de chance, de ne pas être dessous. La boucle annoncée le matin, partant du col du Festre, grimpait en direction de la Cabane de Rama, 150m plus haut, en aval de la Cascade de Saute Aure, malheureusement à sec (karst !).
Le tout dans un paysage austère propre au Dévoluy, mais néanmoins fleuri en ce printemps finissant. Le ciel devenant menaçant, un groupe est redescendu directement, les dix autres bouclèrent la boucle découvrant un fier amélanchier (identifié par Hélène) sur son âpre rocher, des moutons plus banals dans leurs parcs
….et rentrèrent à temps pour pique-niquer, sous les premières gouttes.
Trois jours d’exsurgence en montagne enfin retrouvée où la bonne humeur et la convivialité ont coulé à flot.
Michèle et Alain.
Photos de Suzelle, Odile, Michel, AMK et Alain.