Ciudades cubanas.
Rappel: pensez à cliquer sur les photos que vous voulez voir de plus prés
Si la nature est belle à Cuba, les villes le sont, peut-être, encore plus. Nos journées de marche ont alterné avec des visites de villes que nous avons traversées ou dans lesquelles nous avons séjourné.
Santiago, 2ème ville du pays dont elle fut la capitale, détrônée par la Havane au début du 17ème siècle. Fondée en 1515 c’est l’une des plus anciennes villes d’Amérique, une cité calme et agréable avec ses belles places, comme le Parque Cespedes et ses rues piétonnes, ses escaliers qui descendent vers le port.
Nous découvrons ici l'un des charmes des villes cubaines : les façades des riches demeures, construites par les Espagnols, avec colonnades et grilles en fer forgé et la cohabitation de moyens de transport des plus hétéroclites.
L’histoire est très présente, en particulier à la Moncada dont l’attaque, le 1er août 1953 (au cours de laquelle Fidel Castro a été fait prisonnier) a marqué le début de la révolution. Sur la façade les impacts de balles sont soigneusement conservés.
Notre incursion vers l’est, nous permet de visiter Baracoa, ville la plus orientale de l’île et aussi la plus humide. C’est là que Christophe Colomb aurait accosté en décembre 1492, croyant arriver en Chine ! Fondée en 1511 par Diego, le fils de Christophe, c’est donc la 1ère ville espagnole de Cuba - et sans doute d’Amérique.
On y voit de belles maisons colorées à vérandas et quelques souvenirs des lointains ancêtres, massacrés par les Espagnols.
Dans la province de Granma - du nom du bateau qui amena le 2/12/1956 Fidel, le Che et leurs compagnons du Mexique à Cuba – nous ne faisons qu’une courte escale dans la capitale Bayamo, 2ème ville fondée, juste après Baracoa, en 1513. Belles places, églises bien restaurées, mais rien d’extraordinaire.
Si, quand même, c’est là qu’est née la Bayamesa, l’hymne national Cubain en 1867. Alberto nous en chante le 1er couplet (le seul que connaissent tous les Cubains) devant le monument à Figueredo qui en a composé la musique… Courrez au combat Bayameses (…) ne redoutez pas une mort glorieuse car mourir pour la patrie c’est vivre… Aux armes ! Courrez vaillants ! Ça ne vous rappelle rien?
Après les rudes marches dans la Sierra Maestra voir message précédent), nous goûtons le calme d’une cité ravissante : Camagüey. Construite autour de 9 églises, reliées par un lacis de rues et places, elle se distingue des autres villes cubaines par un plan moins rectiligne.
Heureusement qu’elle a été classée en 2008 au patrimoine mondial de l’UNESCO ! Beaucoup d’édifices dont la Gare ont besoin d’être restaurées.
On y croise de beaux gosses : bici taxis ou jineteros… et aussi de belles américaines bien briquées par leurs propriétaires.
Je crains de vous raser, j’abrège un peu… on arrive à Trinidad « joyaux architectural » dit le guide, on se croirait ramené un siècle en arrière en suivant les rues plus ou moins pavées…
… en flânant sur les places tranquilles, bordées d’églises sinistrées,
…ou alors sur le tournage d’un film, dont Josette serait l’héroïne.…
Nous passons 2 jours dans cette ville calme, dans la journée, et qui s’anime le soir au rythme de la salsa.
Passage rapide à Cienfuegos, à mentionner pour son théâtre construit par un Français – la ville a d’ailleurs été fondée en 1819 par un militaire bordelais fuyant la Louisiane – et un beau domaine des environs où nous nous offrons une halte rafraichissante.
Et nous voilà à Viñales où nous allons rester 3 nuits. Les journées y sont consacrées aux randonnées racontées dans le précédent message, mais cette petite ville est un régal et tous les soirs, nous faisons un aller retour de notre gîte au centre en admirant les jolies maisons qui bordent la rue principale.
C’est plutôt un village, d’ailleurs, un village coloré, fleuri, dont les habitants savourent les fins d’après-midi sur leurs vérandas, ici on aime le vélo et les rocking chairs.
Les noms des villas, choisis avec humour, rappellent qu’on est au pays du rhum et des coktails.
C’est là, d’ailleurs, que nous trouvons une belle boutique où nous allons acheter du ron et des puros.
Enfin nous prenons la route de La Havane, pour laquelle j’ai envie de reprendre l’expression de Jean-Marie, à propos de Marseille, « la ville de tous les plus », comme Marseille c’est une ville qui se mérite, une ville diverse, qui n’est pas facile et qu’il faut prendre le temps de découvrir.
Dans un premier temps on peut être rebuté par le délabrement des édifices, la saleté des rues qui contrastent avec les rutilantes voitures américaines proposées aux touristes pour un tour de ville…
La Plaza de la Revolución n’a rien d’attractif non plus : immense esplanade, entourée de bâtiments administratifs impersonnels elle a été le théâtre des discours fleuves de Fidel et de la messe de J P II en 1998, sous les portraits géants du Che et de Cienfuegos…
Mais dés qu’on a passé une soirée à se promener dans Habana Vieja, qu’on s’est perdu dans ses rues si vivantes,
....qu’on a admiré ses places magnifiques, où l'Art Mudejar rivalise avec l'Art Déco, ses édifices témoins d’une splendeur passée, on est saisi par le charme de cette cité si riche et pauvre à la fois.
Charme qu’ont apprécié, en leur temps, Hemingway et Françoise Sagan, entre autres personnalités...
La Havane ne ressemble à rien de ce qu’on connaît, chaque détour est un nouvel étonnement.
Juste un petit rappel historique : la ville aurait été fondée en1517 et s’est vite enrichie avec l’arrivée des esclaves et le pillage des richesses du continent sud américain. Des fortunes colossales se sont amassées : les armateurs et commerçants ont rivalisé pour construire les plus beaux palais.
C’était certainement la plus belle ville du continent, elle n’avait rien à envier aux capitales européennes.
Nous avons passé deux jours à errer de nuit et de jour dans les rues à angles droits de cette ville musée étonnante et si vivante.
Une grande avenue : le Paseo Marti ou Prado rappelle un peu les Ramblas de Barcelone…
...et le Malecón qui longe la mer, peut évoquer, vaguement, la Croisette ou la Promenade des Anglais, c’est un lieu de vie et de fête où se retrouvent le soir les Havanais jeunes et moins jeunes pour chanter, danser, boire, s'amuser. Le soir où nous y sommes allées j’avais oublié mon appareil. Tant pis, ou tant mieux, il nous reste le souvenir d’un lieu mythique et ces images fugaces prises du car qui nous menait à l’aéroport. Adios Habana !
Il reste beaucoup de photos de Habana Vieja, je vais en faire un album pour ceux que cela intéresse.
AMK