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Grandes Vadrouilles
30 juin 2013

Caminando por el Camino…

Plongée depuis quelques jours dans l’ouvrage de Jean-Christophe Ruffin : Immortelle randonnée, Compostelle malgré moi, dont la lecture m’enchante, je ne résiste pas au plaisir de vous en faire partager quelques passages concernant la Cantabrie et la portion de Chemin que nous avons parcourue l’an dernier avec Yves et Josette, illustrés de nos photos…

« Autant le dire tout de suite : je n’ai pas aimé la Cantabrie. Ou plutôt, je n’ai que modérément apprécié la longue portion de Chemin qui la traverse. L’itinéraire jacquaire dans cette région m’a paru monotone, déprimant, mal tracé : trop de passages le long des routes, trop de paysages industriels, trop de lotissements déserts, constellés de panneaux ˝ à vendre ˝…

 1_Route_3_2_Route_2

Sur le fond d’amertume et d’ennui qu’a déposé en moi la traversée de la Cantabrie se détachent quand même quelques très beaux moments. La province compte des villes superbes, et le Chemin permet d’en traverser plusieurs. La première est Laredo. On l’aborde par le haut, en sortant péniblement d’un nœud autoroutier. [..…..] L’immense plage qui prolongeait jadis la ville et qui a longtemps dû rester un lieu désert, infiniment poétique, est devenue un front de mer interminable. Les constructions les plus hétéroclites se disputent la première place d’un vertigineux concours de laideur. Et le marcheur souffre, qui passe en revue cette troupe immense de murs au garde-à-vous.

 3__Littoral_3_Passage_route

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

… Les derniers immeubles tout au bout, sont encore plus affreux que les autres. On se sent soulagé de les quitter et d’avancer vers la pointe de sable qui s’avance entre mer et rivière. Là, soudain, s’ouvre un estuaire sauvage qu’il faut traverser sur un bac. Il n’y a pas de ponton  pour l’aborder. Le bateau pivote, se met à flanc et une passerelle permet d’y grimper. Rien, sauf les moteurs de la barcasse, n’a dû changer depuis le Moyen Âge.

4_Plage_

4_vers_le_bac_

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais le bonheur est de courte durée. On se retrouve vite de nouveau à longer des nationales. Le fait qu’elles traversent des paysages lacustres n’est pas une consolation, bien au contraire.

5_Route_6

5_travers_e_2

 

 

 

 

 

 

 

 

Les premières images qui me viennent quand je pense à cette partie du Chemin sont celles des bords de route. Le Pays Basque fait passer le pèlerin dans des sous-bois, des landes, au milieu des champs. La Cantabrie l’abreuve d’autoroutes, de carrefours, de voie de chemin de fer. [..…..] Le piéton, faute d’itinéraires tracés à son intention, devient un sous-homme de la route. Les voies modernes sont construites pour le moteur et le pneu. La jambe et les semelles n’y sont pas les bienvenues.

 6__Route_1_6_Route_4_J_et_Y

 

 

 

 

 

 

 

Le fait de suivre les voies routières donne l’impression que le tracé du Chemin n’est pas conforme à l’Histoire. La réalité est inverse et le guide ne manque pas de le souligner. Le Chemin cantabrique respecte très exactement l’itinéraire des pèlerins médiévaux. Le problème est que cet itinéraire est aujourd’hui couvert de routes. Le Chemin que l’on suit est à la fois authentique et méconnaissable. Il ne laisse aucune place au rêve. Par endroits, ce serait même le cauchemar qu’il proposerait. »

7_Route_5_

 7_Travers_e_

 

 

 

 

 

 

 

Ces quelques lignes traduisent parfaitement ce que j'ai ressenti l'an derneir en traversant la Cantabrie sur le Chemin et je ne pense pas que mes compagnons de route me conrediront.

Pique_nique

D_part_

 

 

 

 

 

 

 

 

AMK

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Commentaires
M
Les images dépassent en effet ce que je pouvais imaginer en écoutant Anne-Marie et en lisant la citation qu'elle a mise en exergue à ce montage photo.
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G
Pauvre Saint Jacques ! Il a intérêt à refermer sa coquille pour ne pas voir ça ...
Répondre
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