À la découverte de l’ancien Canal du Verdon
Dimanche 23 octobre, 10 vadrouilleurs se sont retrouvés au parking du Loubatas à Peyrolles pour aller vers l’Ecogîte en passant par d’anciennes carrières de pierre.
La pierre extraite est la molasse burdigalienne, matériau déposé par la mer il y a 20 millions d’années et constituée en partie de petits coquillages. Cette carrière, exploitée du 17ème siècle à la 1ère guerre mondiale, a été utilisée pour ériger, entre autres, des bastides et des châteaux de la région.
Il en reste d’immenses pans de pierre verticaux et une habitation taillée dans la pierre en 1890 pour le gardien. Sur un côté il reste une petite partie du tunnel qui appartenait à l’aqueduc romain dit «Aqueduc de Traconnade» datant du 1er ou 2ème siècle après J.C.il servait à capter l’eau de la Traconnade à Jouques pour l’acheminer à Aix-en-Provence à environ 40km, déjà, il s’agissait d’approvisionner Aix en eau potable.
Cette partie de l’aqueduc est enterrée à faible profondeur et recouverte d’une voûte cintrée pour d’éviter l’évaporation et les salissures de l’eau.
Bien plus tard, en 1853, le projet de canal de Théophile de Tournadre est accepté. Il s’agira de capter à Quinson les eaux du Verdon et de les acheminer à Aix sur 81 km, en traversant 11 communes. La construction va durer de 1865 à 1875. Le canal passera par des souterrains, des galeries, des siphons et des aqueducs et l’eau jaillira de la Fontaine de la Rotonde le 15 août 1875. Devenu insuffisant ce canal sera remplacé en 1969 par le canal de Provence.
A partir des carrières la randonnée continue vers l’ancien canal en passant par l’Écogîte du Loubatas.
Nous admirons, au passage, les routes empierrées usées par les roues de charriots et croisons des chasseurs fiers de leur butin….
Un peu après l’écogite nous montons vers le Camp Chinois et rencontrons la tête de siphon aval du Loubatas : deux siphons (aval et amont) se font face de chaque côté d’un grand creux de vallée et permettent à l’eau de le traverser (du fait de la pression atmosphérique les deux niveaux s’équilibrent de chaque côté ce qui permet à l’eau de franchir ces dénivelés, négatif d’un côté, positif de l’autre).
Actuellement l’eau ne coule plus du tout dans le canal qui est parfois dans un bon état relatif et parfois rempli de diverses végétations. Tunnel, viaducs et ponts se succèdent jusqu’au Camp Chinois.
Sous toutes réserves : le canal aurait été creusé principalement par des bagnards.
Arrivés au Camp Chinois, nous nous installons pour pique-niquer, en évoquant les travailleurs vietnamiens recrutés par la France entre octobre 1939 et mai 1940, bien après la construction du canal.
Puis on discute sur le choix du chemin de retour : refaire le trajet à l’envers comme c’était prévu ou suivre la large piste qui part du Camp Chinois vers Peyrolles en passant par Les Roucas Tombas, Les Apiers, Perembrum, Les Nirons et longer le canal EDF pour retrouver le parking, c’est cette solution que le groupe, un peu fatigué, choisit à l’unanimité.
Le site a été récemment remis en état par l’organisme Grand Site Concors Sainte Victoire pour permettre les randonnées. Un petit dépliant est d’ailleurs disponible à l’office du tourisme de Peyrolles.
Distance : environ 11 km, dénivelé : moins de 150m. Randonnée facile et agréable dans les parties boisées, belles vues sur la vallée à partir du canal.
Michel É., avec des photos de Michel B., Alain et AMK.