Une autre balade urbaine ?
À la suite de Jean-Marie dont la balade urbaine a eu le succès que l’on sait, je vous en propose une autre sur les pas d’un écrivain qui, à ma connaissance, n’a pas dit grand-chose de Napoléon 1er, mais dont l’œuvre essentielle dépeint la société française sous le règne du neveu d’icelui : Napoléon III.
S’il n’est pas à proprement parler un aixois, Zola (vous l'aviez reconnu) a passé son enfance et son adolescence dans notre ville. On peut parcourir Aix en cherchant les très nombreux lieux qu'il a habités avec ses parents, en commençant par le 33 cours Gambetta (Cours Ste Anne à l’époque), où le petit Émile âgé de 3 ans est arrivé de Paris avec François, son père, qui allait mettre en route la construction du barrage qui porte son nom et Émilie, sa toute jeune mère.
Ils ont très vite déménagé à la Traverse Silvacane, une grande maison avec jardin.
Mais François meurt en 1847, Émile n’a que 7 ans. En 1852, la société du canal Zola est vendue suite à des manœuvres des actionnaires et Mme Zola ne peut plus payer le loyer. La mère et le fils vont alors changer tous les ans ou presque de domicile : route de Vauvenargues au Pont-de-Béraud, en 1853, rue du Mouton (rue Constantin) en 1954. Puis au 8 rue Longue-Saint-Jean (devenue rue Roux-Alphéran), enfin au 2 rue Mazarine en 1857-1858. C’est leur dernière adresse à Aix, et la plus humble : deux petites pièces donnant sur la rue Villars. Que de déménagements !
Émile va souvent voir ses grands-parents, 27 rue Bellegarde (aujourd’hui rue Mignet), ceux-ci auraient aussi habité au 1 rue Paul-Doumer, en 1857 (alors rue du Trésor).
Pendant l’année scolaire il est pensionnaire, à partir de 1852, au collège Bourbon, (lycée Mignet). Où il étudie six ans et devient ami avec Paul Cézanne, et Baille.
Avant cela, il avait côtoyé Philippe Solari à l’école Sainte-Anne.
Il est plus intéressant de voir ce que Zola a fait d’Aix, le berceau des Rougon-Maquart qu’il appelle Plassans, et dont il transforme à la fois la toponymie et la situation géographique.
Partant de la scène initiale de cette grande fresque : le 1er chapitre de La Fortune des Rougon, qui raconte le mouvement insurrectionnel du 7 décembre 1851 on peut suivre Silvère Mouret, jeune homme de 17 ans aux idées révolutionnaires : il sort de l’impasse St-Mitre (Ste-Madeleine ?) sur l’aire du même nom, ancien cimetière, où il retrouve Miette, son amoureuse. Ils descendent la route de Nice qui sort de Plassans par la Porte de Rome et se retrouvent sur un pont (des 3 Sautets?) sur La Viorme (l’Arc), où ils se joignent à une colonne d’insurgés chantant La Marseillaise.
Dans ce même quartier Saint-Mitre, on cherchera (en vain) le Jas-Meiffren et, tout à côté, la masure qui abrita les amours scandaleuses d’Adélaide Fouque et Eustache Macquart.
On reconnaitra plus facilement le Cours Sauvaire et les trois quartiers de Plassans qui l’entourent : Saint-Marc ou quartier des nobles, le Vieux quartier, et La Ville Neuve...
…ainsi que l’église Saint-Saturnin où l’abbé Faujas, mena ses intrigues sordides dans La Conquête de Plassans.
Enfin, pour finir sur un portrait plus sympathique on évoquera le Docteur Pascal, retiré à la Souleïade, inspiré du pavillon de Boissy (L’outaou de Provence au Parc Jourdan) avec sa nièce Clothilde.
Si cela intéresse certains d’entre vous, je pourrais vous lire quelques très courts extraits de ces trois romans, en parcourant les lieux évoqués. Au passage nous pourrons saluer le buste de Zola et nous arrêter boire un verre dans l’unique lieu aixois qui évoque son œuvre.
AMK.