Cassis le 24 janvier.

 « Le vent se lève, il faut tenter de vivre », le mistral s’est levé, alors nous avons tenté de vivre et nous avons vécu une journée merveilleuse. Nous étions une quinzaine à distance les uns des autres mais reliés par tant de liens d’amitié qu’on avait l’impression d’être très proches les uns des autres. 

Nous avons commencé la journée par une marche sur le « sentier du Petit Prince », contournant la Presqu’île de Port Miou. Nous avions l’illusion d’être sur une autre planète, une planète de ciel, de mer, de pins et de pierres. 

Le ciel si bleu, si pur était l’infini, la mer moutonnante, vivante se jouait du vent et du soleil, les pins semblaient danser en prenant les formes d’un ballet moderne, les pierres si blanches nous rappelaient qu’elles étaient nées au fond de la mer, accumulation merveilleuse de coquillages et de sédiments marins voilà des millions et des millions d’années. 

En fin de matinée, nous avons quitté la Presqu’île, on pourrait dire la Plusqu’une île, ce petit paradis de mer et de ciel et nous avons marché le long des villas qui rêvent de n’être que des ouvertures sur la mer.

On a laissé Churchill à ses pinceaux, Piaf à ses chansons, Hill à sa fondation et on a gagné le petit port avec ses souvenirs des vieux pêcheurs tant aimés de Mistral, ses couleurs qui ont enchanté tant et tant de peintres illustres ou peu connus. 

On s’est assis au bord de l’eau. De grosses vagues venues de l’autre rive de la Méditerranée nous apportaient les saveurs lointaines de l’au-delà de l’horizon. Après déjeuner, pas de sieste, nous étions attendus par Calendal, Virginia Woolf et tant d’autres, en particulier ce fameux Napoléon Bonaparte, sujet de tant de critiques. 

Il faut se souvenir seulement qu’ici il était un jeune général de 24 ans, officier révolutionnaire, pauvre et modeste, vaguement amoureux d’une petite Marseillaise, la belle Désirée Clary. Il avait passé sa journée du 10 février 1794 à travailler pour la défense de Cassis et peut-être à contempler la mer en rêvant à son île natale et sa nuit, dit-on, dans les bras d’une belle cassidaine, tant de rumeurs courent ici sur ce personnage dont le destin devait s’achever, il y a tout juste 200 ans sur une petite île perdue dans l’Atlantique Sud. 

 Après une belle visite à l’église, ornée d’un magnifique tableau du XVIIème siècle, le retour aux voitures se fit en silence, chacun rêvant à son propre destin.

Jean-Marie.

Merci à Jean-Marie et Marie-Claude qui ont si bien préparé cette belle balade. Ils sont d'autant plus méritants qu'ils avaient reconnu, avec autant de soin, la visite de Toulon qu'il a fallu reporter à des temps plus cléments.

Nous étions tous ravis de notre journée d'hier.

AMK

Photos de Suzelle, Alain et AMK

Comments

[ALAIN LE FLEM]

Encore une fois merci à vous deux pour cette rando urbaine et érudite si bien documentée. Nous avons bien marché sous un ciel si pur, le long d'une mer grandiose et appris des tas de grandes et petites choses. Comme parisien, maintenant j'admets que "Qui n'a pas vi Cassi n'a rien vi"!

[Martine GALLE]

Bravo et merci Jean-Marie et Marie-Claude pour vos "randonnées citadines" toujours aussi bien organisées. C'était un régal !